D’après « Autoportrait » d’Edouard Levé,
et les démarches photographiques de Cindy Sherman, Francesca Woodman, Robert Mapplethorpe.
Quatre acteurs reprennent à leur compte les démarches de quatre photographes : Edouard Levé, qui se décrit en 1600 phrases, Francesca Woodman, présence floue disparaissant dans des maisons à l’abandon, Robert Mapplethorpe, fixant autant les fleurs que les statues, et Cindy Sherman, portrait monstrueux et clownesque de notre quotidien.
Avec l’invention de la photographie au 19e siècle, un autre espace-temps s’invente: le langage de la réalité n’est plus linéaire, textuel, historique, il imbrique la fiction dans une multitude de pixels qui prennent sens les uns par rapport aux autres.
Avec le développement des réseaux sociaux, le geste fondateur de l’artiste de se représenter en créateur devient banal, prolifère. Les appareils, devenus de plus en plus simples d’utilisation, génèrent une multitude de représentations de soi révélant l’angoisse croissante de savoir qui je suis dans un monde où je ne sais plus ce que je maîtrise, et le besoin de crier que j’existe, fût-ce dans un désert.
Mise en scène
Scénographie & Vidéo
Avec
Création sonore
Lumière
Ce projet est le fruit d’une réflexion sur la représentation au théâtre, et d’une passion pour la photographie. Il est également un questionnement sur la place de l’individu, sur son enfermement dans une identité unique et moyenne, sur le nivellement des personnalités par le développement des médias de masse, dont la fonction principale est de favoriser la société de consommation. Je cherche à réfléchir sur ce qui pousse l’individu à s’asservir lui-même à une identité définie, reconnaissable, et les troubles de la personnalité qu’un tel quadrillage implique. Ce questionnement ne peut s’extraire des progrès techniques que nous vivons ces dernières années, et qui sont particulières à notre génération et à celles qui viennent après nous, comme elle ne peut s’extraire des gestes qui ont influencé l’histoire de l’art.
Compagnie les ex-citants
avec le soutien du Théâtre-Studio d’Alfortville et de la SPEDIDAM.
Spectacle soutenu par l’Office National de la Diffusion Artistique.
Présenté à la Biennale des Jeunes Créateurs d’Europe et de Méditerranée à Ancone (IT).