prototype transmedia
inspiré par « l’invention de morel »
d’adolfo bioy casares
Un fugitif se réfugie dans une île qu’il croit déserte. Mais il découvre des touristes, et sa peur de se faire repérer se trouble quand il tombe amoureux de l’une d’entre elles, Faustine. Le Réfugié décide de s’approcher d’elle, mais un phénomène anormal les tient éloignés : elle ne réagit pas. Il pense qu’elle l’ignore ; mais ses tentatives d’entrer en contact avec les autres touristes conduisent au même résultat. Personne sur l’île ne semble le remarquer.
Il s’invente toutes sortes de théories pour expliquer ce qui se passe sur cette île, mais découvre la terrible vérité quand le Professeur Morel, l’hôte de l’île, dit à ses amis qu’il a enregistré toutes leurs actions de la semaine passée avec une machine de son invention, qui est capable de
reproduire la réalité. Il prétend que l’enregistrement capturera leurs âmes, et grâce à la boucle, il pourront revivre cette semaine pour toujours.
Mon but final est de monter l’adaptation théâtrale de cette nouvelle. Ce prototype montre un recherche que je mène dans le but de trouver une résonance actuelle à ces questions. Cette nouvelle interroge de manière brillante la relation que nous entretenons avec la technique : jusqu’à quel point les tentatives du narrateur d’entrer en contact avec les touristes, ressemblent aux interactions que nous avons en permanence avec des vidéos, des textes, des sons, produits dans le passé, qui tournent en boucle, encore et encore – comme des fantômes?
J’avais envie de travailler sur le croisement de procédés photographiques anciens et nouveau.
J’ai donc travaillé sur la stéréoscopie, un procédé qui prend 2 images à 6 cm d’écart (l’écart entre les deux yeux) et permet ainsi au cerveau de reconstituer une impression de 3D. Ce sont les mêmes lentilles qui sont utilisées dans les casques utilisés par la bourgeoisie du début du 20e siècle, et dans nos casques de réalité virtuelle.
Comme le projet allait être présenté à Belfort, j’ai fouillé dans les archives municipales pour créer ces palimpsestes, et faire apparaitre les fantômes du passé dans les monuments devenus aujourd’hui touristiques.
J’ai été encore plus intéressée par le fait que le narrateur est obsédé par les théories malthusiennes de la surpopulation, qu’il veut rassembler dans un projet intitulé : « La Défense devant les Survivants. Les dernières pages du journal du fugitif décrivent comment il attend que son âme passe dans la machine pendant qu’il meurt. Il demande l’attention de l’homme qui inventera une machine capable de faire émerger les âmes de l’invention de Morel. J’ai pensé que ça pouvait être la point de départ de mon prototype.
J’ai contacté plusieurs chercheurs pour m’aider à développer le projet politique du narrateur, et faire le lien entre la question de la surpopulation, et les fantômes créés par la technologie :
Un podcast, reprenant les trois premières scènes du spectacle, a été réalisé avec une partie de l’équipe.
Théâtre de Lorient – CDDB a accueilli Clara Chabalier et Adèle Chaniolleau (dramaturge) en mai 2020 pour une résidence d’écriture.
Une résidence à BUDA Kunstcentrum (Courtrai, Belgium) est prévue en avril 2021.
conception
developpement chatbot
graphisme
retouche images
Podcast réalisé par :
adaptation :
avec :
les interventions musicales de
sous l’influence de
Ce projet est co-organisé par le GRRRANIT SN avec trois autres structures culturelles européennes partenaires : le National Theatre Wales (Cardiff, Grande-Bretagne), ColectivA (Cluj-Napoca, Roumanie) et DuplaCena – Festival Temps d’Images Lisboa (Lisbonne, Portugal).
Pendant 26 mois, le projet OPEN ACCESS s’est articulé autour de laboratoires, de festivals et de séminaires publics, organisés dans les quatre pays européens des structures partenaires. En mars 2019, huit artistes européens ont été sélectionnés pour suivre un parcours d’exploration et d’expérimentation, ils ont été accompagnés tout au long de leur parcours par différents mentors spécialisés : Karleen Groupierre et Anaïs Guilet (transmedia), Simon Coates (développement créatif) , John Hunter et Julia Thomas(intelligence collective), Marie-Julie Catoir-Brisson, ainsi qu’un certain nombre de professionnels du secteur créatif et du monde de la recherche.